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verner un peuple sans culture et que, par conséquent, il est indispensable de maintenir.

La première définition est analogue à celle que donnerait de la musique quelqu’un qui en dirait que c’est un certain air qu’il préfère aux autres, air qu’il est désirable d’enseigner au plus grand nombre de gens possible.

La seconde définition est analogue à celle que donnerait de la musique un homme qui ne la comprend pas et, par conséquent, ne l’aime pas, et qui dirait : la musique consiste en l’émission de sons au moyen de la gorge et de la bouche ou encore par l’action des mains sur des instruments appropriés ; et qui ajouterait qu’il faut dans le plus bref délai possible faire perdre aux hommes l’habitude de s’occuper d’une façon aussi inutile, aussi nuisible même.

La troisième définition ressemble à celle que donnerait de la musique quelqu’un qui en dirait : la musique est chose utile pour apprendre à danser, à marcher au pas, et, dans ce but, il en faut encourager l’étude.

Voici d’où proviennent les différences et les insuffisances de ces définitions : c’est que chacune d’elles n’embrasse pas la notion de la musique dans son essence, mais en détermine les signes extérieurs tels qu’ils apparaissent à celui qui la définit. C’est exacte-