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davantage ; je crois, en outre, que cet accroissement de l’amour contribuera, plus que toute autre force, à fonder sur la terre le royaume de Dieu, c’est-à-dire à remplacer une organisation de la vie où la division, le mensonge et la violence sont tout-puissants, par un ordre nouveau où régneront la concorde, la vérité et la fraternité, je crois que pour progresser dans l’amour nous n’avons qu’un moyen : la prière. Non pas la prière publique, dans les temples, que le Christ a formellement réprouvée (Matth. VI, 5-13). Mais la prière dont lui-même nous a donné l’exemple, la prière solitaire, qui consiste à rétablir, à raffermir en nous la conscience du sens de notre vie et le sentiment que nous dépendons seulement de la volonté de Dieu.

Il se peut que mes croyances offensent, affligent ou scandalisent les uns ou les autres, il se peut qu’elles gênent ou déplaisent. Il n’est pas en mon pouvoir de changer mon corps. Il me faut vivre, il me faudra mourir et ce sera bientôt. Tout cela n’intéresse que