outre, je les avais vus au moment le plus critique pour eux, quand ils avaient tout mangé et tout bu. Chassés des restaurants, ils avaient faim et froid et attendaient comme une manne céleste la permission d’entrer dans l’asile de nuit et de là dans la prison qui leur semble la terre promise, et leur envoi dans leur pays. Mais ici je les vis parmi des ouvriers, qui étaient plus nombreux et au moment où par un moyen quelconque ils avaient acquis 3 ou 5 copecks pour le coucher et quelquefois un rouble pour la nourriture et la boisson.
Quoiqu’il paraisse étrange de dire cela, je n’éprouvai ici rien de semblable à l’impression que j’avais ressentie dans la maison Liapine ; au contraire, pendant la première tournée, moi et les étudiants, nous éprouvions une sensation presque agréable. Et puis, pourquoi dirai-je « presque satisfaisante ? » Cela n’est pas ; la sensation provoquée par nos relations avec ces gens, quoiqu’il paraisse étrange de parler ainsi, était franchement très satisfaisante.
La première impression fut que la plupart de ceux qui habitent cette maison étaient des ouvriers et de très braves gens. Nous surprenions au travail plus d’une moitié des habitants ; les