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V


Le jour de l’ouverture des opérations du recensement, les étudiants recenseurs vinrent dès le matin, et moi, le bienfaiteur, j’arrivai seulement vers midi. Je ne pouvais pas arriver plus tôt, parce que je m’étais levé à dix heures, parce que j’avais pris mon café et fumé, en attendant que la digestion se fit. À midi, j’arrivai à la porte de la maison de Rjanof. Un sergent de ville me montra une cantine du passage Bérégovoï où les recenseurs avaient dit de faire venir tous ceux qui les demanderaient. J’entrai dans la cantine. Elle était sale, puante et très sombre. En face se trouvait le comptoir, à gauche une chambre renfermant des tables couvertes de serviettes d’une propreté douteuse, à droite, une grande chambre