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C’est pourquoi, si une doctrine religieuse affirme des propositions insensées qui n’expliquent rien mais ne font qu’embrouiller davantage la compréhension de la vie, ce n’est pas une foi, mais son altération qui a déjà perdu les qualités principales de la vraie foi, et non seulement n’exige rien des hommes, mais reçoit pour les hommes un caractère servile. Une des différences principales entre la vraie foi et sa dénaturation, c’est qu’avec la dénaturation de la foi, l’homme exige de Dieu qu’il remplisse ses désirs et le serve en échange de ses prières et de ses sacrifices. Avec la vraie foi, l’homme sent que Dieu veut de lui l’accomplissement de sa volonté, et exige qu’il le serve.

Et, cette foi, non seulement n’existe pas chez les hommes de notre temps, mais ils ne savent même pas ce que c’est et ils comprennent sous la foi, ou la répétition verbale de ce qu’on leur donne comme l’essence de la foi, ou l’accomplissement de rites qui les aident à recevoir ce qu’ils désirent, comme le leur apprend le christianisme de l’Église.