qu’elle contient, cet effort, en distrayant notre esprit de l’émotion exprimée, nous empêche de la ressentir : de sorte que non seulement le fait d’être « intéressante » ne contribue en rien à la valeur artistique d’une œuvre d’art, mais qu’il est même plutôt un obstacle à la véritable impression artistique.
Plusieurs conditions doivent être remplies pour qu’un homme puisse produire une véritable œuvre d’art. Cet homme doit, d’abord, se trouver au niveau des plus hautes conceptions religieuses de son temps ; il doit en outre éprouver des sentiments, et avoir le désir et la capacité de les transmettre à d’autres ; et il doit enfin avoir, pour une des formes diverses de l’art, cette capacité spéciale qu’on nomme le talent. Or il est très rare qu’un homme réunisse en lui toutes ces conditions. Mais pour produire sans cesse de ces contrefaçons de l’art qui passent aujourd’hui pour de l’art véritable, et dont la production est si bien payée, il faut simplement avoir du talent, chose courante et sans valeur aucune. J’entends par « talent » l’habileté : en littérature, l’habileté à exprimer aisément ses pensées et ses sensations, à noter