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qui rentraient. Tous se signaient en franchissant le seuil, et se mettaient sur les bancs, La plupart avaient l’air tranquilles ; on ne pouvait donc reconnaître parmi eux les recrues ; ils saluaient, bavardaient à l’envi, et demandaient de quoi manger. Quelques uns, cependant, se tenaient cois et tristes ; en revanche, les autres manifestaient une gaieté exubérante, comme des gens qui viennent de boire ; dans le nombre était Ilia, qui n’avait jamais bu jusqu’à ce jour.

— Eh bien ! enfants, soupons-nous, ou si nous nous couchons ? demanda le staroste.

— Soupons, répondit Ilia, en écartant les pans de sa chouba et en s’asseyant sur le banc. Fais venir de la vodka.

— Tu en as assez, de la vodka ! fit le staroste.

Et s’adressant aux autres :