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qui, dans la famille, servait tout à la fois de chouba[1], de fichu, de tapis, de paletot pour Polikey, et de beaucoup d’autres choses encore.

Il y avait de l’animation dans le coin. Il y faisait encore sombre. L’aube apparaissait à peine à travers la pluie qui pénétrait par la fenêtre en papier collé. Akoulina laissa un moment sa cuisine et ses enfants : les plus petits, encore au lit, tremblaient de froid, leur couverture ayant été enlevée pour abriter leur père, et remplacée par le fichu de la mère. Akoulina s’occupa de son mari, et mit la dernière main aux préparatifs du voyage.

La chemise était propre. Les bottes, trouées et, comme on dit, demandant la pâtée, l’inquiétaient surtout. Elle commença par ôter son unique paire de bas de laine et les passa à son

  1. Fourrure de mouton.