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pieds écartés, dominant du haut des marches ces têtes tournées vers lui, pour la plupart vieilles et à longues barbes, Egor Mikhaïlovitch avait une tout autre assurance que devant la barinia : il était majestueux.

— Voici, mes enfants, la décision de la barinia ; elle ne veut pas donner de dvorovi ; et celui que vous aurez désigné vous-mêmes, c’est celui-là qui partira… Il nous faut aujourd’hui trois recrues.

— Certes, c’est bien cela ! firent des voix.

— Pour moi, continuait Egor Mikhaïlovitch, c’est à Khoroschine et à Mitioukhine que votre choix doit aller tout d’abord ; ceux-là, c’est Dieu même qui les a désignés.

— C’est juste ! disait-on dans la foule.

— Le troisième doit être ou Doutlov ou quelqu’un des dvoïniki. Qu’en dites-vous ?