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état d’ivresse, il bat en effet sa femme, et jamais assez, ce qui fait rire tout le monde. Quant à la scie, il s’avise tout à coup de voir là une insulte ; il s’approche vivement d’Ignat et lui demande :

— Qui a volé ?

— Toi ! C’est toi qui as volé ! répond sans trembler le robuste Ignat, en s’avançant de son côté.

— Non, c’est toi ! criait Rezoun.

Après la scie, c’est un cheval volé ; puis on en vient à parler d’un sac d’avoine, d’un carré de choux et d’un certain cadavre. Et les deux moujiks finissent par se jeter à la tête des accusations si abominables que, s’il y en avait la centième partie de vraie, on devrait aussitôt les envoyer aux mines, ou tout au moins les déporter.

Cependant le vieux Doutlov s’était avisé d’un