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le czar, riposta Doutlov. Et toi-même, inutile au seigneur comme au mir, tu n’as jamais fait que boire, et tes enfants ont dû te quitter. Comme on ne peut vivre avec toi, alors tu désignes les autres… Moi, j’ai été dix ans sotski[1], j’ai été staroste ; deux fois l’incendie a dévoré mon avoir, et je n’ai eu recours à personne ; et ce que nous possédons dans notre maison, c’est par des moyens pacifiques et honnêtes que nous l’avons gagné. Voudriez-vous me ruiner ? Rendez-moi mon frère, mort au service… Mais vous jugerez d’après la justice, comme Dieu l’a dit, mir orthodoxe, et non d’après les dires mensongers d’un ivrogne !

— Tu parles de ton frère, lança Kopilov à Doutlov ; mais ce n’est pas le mir qui l’a désigné ; c’est pour ses méfaits que les seigneurs

  1. Préposé à la police.