Page:Tolstoï - Polikouchka.djvu/53

Cette page a été validée par deux contributeurs.

manifestait n’en était que plus surprenant.

Au contraire, le charpentier Bezoun, un garçon de haute taille, noir, turbulent, ivrogne, très habile dans les débats des skhodki comme dans ses marchés avec les ouvriers, les marchands ou les barines, était maintenant calme, mordant, et de toute sa haute stature, de toute la puissance de sa voix grondante, de son talent d’orateur, il pressait le staroste d’église, qui de plus en plus s’enrouait et perdait la tête.

Parmi les autres péroreurs, on remarquait encore un certain Garaska Kopilov, trapu, le visage rond, jeune, avec une tête carrée et une barbiche frisée ; moins âgé que Rezoun de quelques années, il parlait toujours d’un ton tranchant, et s’était conquis déjà une assez grande autorité sur les skhodki ; puis Fedor Melnitchni, un moujik jeune aussi, maigre, long,