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« Toi, dit-elle, tu seras mon premier serviteur… »

Un silence. De nouveau le même sourire se fit jour sur le visage de Polikey.

— … Je sais très bien comment il faut leur parler, reprit-il. Du temps que je payais encore la dîme il s’élevait parfois un dissentiment entre le dîmeur et moi. Je n’avais qu’à lui parler un moment ; et je l’amadouais si bien qu’il devenait souple comme de la soie.

— Est-ce beaucoup d’argent ? demanda tout à coup Akoulina.

— Quinze cents roubles, répondit Polikey d’un air dégagé.

Elle hocha la tête :

— À quand le départ ?

— Demain, a-t-elle ordonné. « Prends, a-t-elle dit, le cheval que tu voudras. Entre au bureau, et puis va en paix. »