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tête de dessous la capote ; puis elle saisit un brou de noix qui traînait sur le poêle et le jeta sur Anioutka ; et, apres avoir répété encore une fois : « Il faut venir tout de suite », elle s’élança comme un tourbillon hors de la chambre, et ses balanciers se mirent en branle avec leur vitesse accoutumée.

Akoulina se leva de nouveau et donna à son mari ses bottes de soldat, déchirées, en mauvais état. Elle prit le caftan sur le poêle et le lui tendit sans le regarder.

— Polikey, veux-tu changer de chemise ?

— Non, répondit-il.

Pendant tout le temps qu’il mit à s’habiller, Akoulina ne leva pas une seule fois ses regards vers Polikey, et bien lui en prit. Le visage de Polikey était devenu pâle ; sa mâchoire inférieure tremblait, et ses yeux avaient cette expression désolée et résignée à la fois, parti-