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déporté depuis, il avait pour unique office de nettoyer le crottin. Quelquefois, il étrillait les chevaux et apportait de l’eau. Ce n’était certes pas là qu’il avait pu rien apprendre.

Il fut ensuite tisseur, puis travailla dans les jardins à sarcler et ratisser les allées, puis, en punition de ses méfaits, cassa des cailloux et finit par se louer comme dvornik[1] chez un marchand. Ce n’est pas non plus là qu’il avait pu apprendre la pratique de son métier.

Néanmoins, dans ces derniers temps, depuis qu’il était chez lui, il s’était acquis peu à peu une réputation d’habileté extraordinaire et même quelque peu surnaturelle dans l’art du vétérinaire. Il saignait une fois, deux fois ; puis il renversait le cheval, pratiquait je ne sais quoi dans la cuisse, le faisait mettre aux

  1. Concierge.