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ne lui donnerais rien, car mon refus ne le chagrina pas du tout. Il ne m’en remercia pas moins, renfonça son bonnet sur sa tête, et me dit :

— Eh bien ! que Dieu vous aide, barine…

Puis il tira ses guides en sifflotant, et s’éloigna de nous.

Aussitôt après, Ignachka, lui aussi, fouettait à tour de bras et excitait ses chevaux. De nouveau le bruit du craquement des sabots, les cris, les sons de la clochette, couvrirent le hurlement du vent, qu’on entendait plus distinctement lorsque nous étions arrêtés.

Environ un quart d’heure après le transbordement, comme je ne dormais pas, je m’amusai à examiner la silhouette de mon nouvel yamchtchik et de ses chevaux. Ignachka était solidement campé ; il touchait, menaçait du knout, criait, frappait du pied ; puis, se pen-