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Au premier moment, on ne voit rien que de l’écume et des gouttes d’eau qui rejaillissent jusqu’à nous. Mais bientôt Fédor Philippitch, envoyant les mains avec grâce, élevant et abaissant son dos en cadence, nage vers l’autre bord, rapidement, à grandes brassées, tandis que Trésorka, ayant bu un coup, s’en retourne à la hâte ; il s’égoutte près de la foule et se roule dans l’herbe. Comme Fédor Philippitch approche de la rive opposée, deux coutchers apparaissent auprès du cytise avec un grand filet emmanché d’un bâton.

Le nageur lève, je ne sais pourquoi, ses mains en l’air, plonge une fois, deux fois, trois fois, rejetant de l’eau par la bouche après chaque plongeon et secouant élégamment ses cheveux sans répondre aux questions qu’on lui adresse de tous les côtés. Enfin il prend pied sur la rive et, autant que je puis le voir,