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dilles » que, par la suite, malgré tous ses efforts, il ne put s’en défaire.

C’était un homme encore jeune, faible, sans père ni mère, ni personne qui pût le corriger. Il buvait volontiers un coup, et n’aimait pas que rien trainât[1]. Que ce fût une selle, une serrure, une corde, une cheville ou quelque chose de plus précieux, à tout Polikey trouvait une place chez lui. Il ne manquait pas de gens pour accepter tous ces menus objets contre du vin ou de l’argent, à l’amiable.

Ce gain-là est le plus aisé, comme dit le peuple. Là, rien à apprendre, pas la moindre peine ; qui en tâte une fois ne veut plus faire autre chose. Il n’y a qu’un inconvénient : tu as tout à bon marché et sans fatigue, ta vie est des plus agréables, mais voici qu’un beau jour

  1. Allusion au proverbe russe : Un voleur n’aime pas les choses qui traînent ; c’est-à-dire qu’il fait main basse dessus.