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n’avions pas rencontré une seule borne de verste.

— Eh bien ! qu’en penses-tu ? fis-je au yamchtchik. Arriverons-nous jusqu’au relais ?

— Auquel ? Nous regagnerons celui que nous venons de quitter, si nous laissons les chevaux libres ; ils nous ramèneront. Quant à l’autre, c’est peu probable, et nous risquons de nous perdre.

— Eh bien ! retournons alors, dis-je, puisque…

— Retourner, alors ? répéta le yamchtchik.

— Mais oui ! mais oui ! retourner. Il rendit les brides, et les chevaux coururent plus vite. Quoique je n’eusse point senti le traîneau tourner, le vent changea ; bientôt, à travers la neige, nous aperçûmes des moulins.

Le yamchtchik recouvra un peu d’énergie et se mit à causer.