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pourboires et des rafraîchissements pour le remplaçant.

— Ne pèche pas, répétait Doutlov en lui donnant la somme… Nous mourrons tous un jour, reprit-il d’une voix si douce, si évangélique, si assurée, que le patron dit :

— Eh bien ! soit !

Et ils topèrent encore une fois.

On réveilla le remplaçant, qui cuvait toujours son vin depuis la veille, on l’examina, et tous ensemble se rendirent au recrutement. Le remplaçant était fort gai ; il demanda du rhum, les Doutlov lui donnèrent de l’argent pour en acheter, et il ne s’intimida un peu qu’en pénétrant dans le vestibule du bureau militaire.

Là, le vieux patron en caftan bleu, et le remplaçant en touloupe court, ses arcades sourcilières relevées, ses yeux écarquillés, attendirent longtemps. Longtemps ils causèrent à