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examinés sérieusement sans un effort constant et persévérant, et c’est ce qui le rebute. Et alors, s’il était dépourvu de moyens propres à engourdir ses facultés intellectuelles, il lui serait impossible d’effacer des tables de sa conscience les questions du jour, et, bon gré mal gré, il se trouverait dans des conditions qui exigeraient une réponse et qui n’admettent ni refus ni délai.

Mais voilà qu’il trouve le bon moyen de retarder la solution de ces questions urgentes chaque fois qu’elles se dressent devant lui, et il en profite. Dès que la vie lui demande une solution avec insistance et le harcèle pour l’obtenir, il a recours à ce moyen artificiel et se débarrasse ainsi de l’ennui qu’il en éprouve. Sa conscience ne le force plus à résoudre rapidement les problèmes de sa destinée, et il reste sans solution jusqu’à ce qu’il soit lucide et que sa conscience lui donne un nouvel assaut. La même chose se répète indéfiniment