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les assiettes, ou même seulement dans les cendriers.

Si l’on suppose même que les adultes qui ne fument pas peuvent supporter toutes ces incommodités, on ne peut affirmer que cela soit sain pour les enfants auxquels on ne demande jamais la permission de fumer. Et cependant des personnes très honorables et très charitables sous tous les rapports fument en présence des enfants, à table, dans de petites pièces, et cela sans remords.

On donne ordinairement ce prétexte pour justifier cette habitude, et je l’ai fait moi-même autrefois, que la fumée aide au travail intellectuel. Si l’on se borne à apprécier la quantité du travail intellectuel accompli, cette objection se trouve justifiée.

L’homme qui fume et qui, par conséquent, a cessé de mesurer et de peser ses pensées, croit tout naturellement que son cerveau est rempli d’idées. À la vérité, ses idées ne sont