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grossier de déranger la tranquillité ou la commodité des autres, et surtout de nuire à leur santé pour la satisfaction d’un plaisir personnel.

Personne ne se permettrait, par exemple, de crier dans une chambre où se trouve du monde, d’y faire entrer de l’air trop froid ou infecté de mauvaises odeurs. Tandis que sur mille fumeurs, il ne s’en trouverait peut-être pas un qui se priverait de remplir de fumée une chambre où se trouvent des femmes et des enfants. Si, avant d’allumer sa cigarette ou son cigare, il en demande la permission aux personnes présentes, tout le monde sait qu’il s’attend sûrement à cette réponse : « Mais comment donc, je vous en prie ». On ne peut s’imaginer cependant combien doit être désagréable, pour ceux qui ne fument pas, de respirer un air empoisonné par l’odeur du tabac et les bouts de cigarette qui traînent dans les verres, les tasses, les chandeliers,