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ont perdu l’innocence de l’enfance. Pourquoi les hommes qui fument peuvent-ils abandonner cette habitude lorsqu’ils arrivent à un plus haut degré de développement moral, tandis que d’autres se remettent à fumer aussitôt qu’ils se trouvent dans un milieu inférieur qui favorise ce vice ?

Pourquoi presque tous les joueurs sont-ils de grands fumeurs ? Pourquoi les femmes qui mènent une vie irréprochable, morale, ne fument-elles pas en général ? Pourquoi les courtisanes et les névrosées fument-elles toutes sans exception. Certes, dans ce cas, l’habitude est un facteur qu’on ne doit pas négliger, mais, tout en le prenant en considération, nous devons quand même admettre qu’il existe une certaine corrélation nettement exprimée, indiscutable, entre l’usage du tabac et la nécessité d’étouffer la conscience, et que cet usage produit certainement, sans aucun doute, un pareil effet.