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instant, ils l’ont toujours, et à un degré égal, soit qu’on accomplisse sous leur action un meurtre, un vol ou une autre violence, soit qu’on prononce seulement une parole un peu vive, soit qu’on nourrisse quelque mauvaise idée ou quelque mauvais sentiment.

Enfin, si ces narcotiques et excitants qui empoisonnent le cerveau sont nécessaires aux brigands, aux meurtriers, aux prostituées de profession, afin d’étouffer la voix de leur conscience ; ils ne sont pas moins nécessaires aux hommes de certaines professions, qui réprouvent intérieurement ces professions, bien que leurs collègues les envisagent comme légales et honorables.

En résumé, on ne peut pas ne pas voir que l’habitude des excitants en grande ou petite quantité, pris périodiquement ou irrégulièrement dans les hautes ou dans les basses classes de la société, provient de la nécessité d’endormir la conscience pour ne pas remar-