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avec mesure le vin et le tabac, se persuadent qu’ils ne le font nullement dans le but d’endormir leur conscience, mais exclusivement par goût et par plaisir.

Mais il suffit de réfléchir, sur ce sujet, tant soit peu sérieusement, sans parti pris, sans chercher à justifier ses propres actions, pour arriver à cette conviction que, si la conscience de l’homme s’anéantit par suite de l’absorption d’une grande dose de produits alcooliques ou narcotiques, le résultat doit être absolument le même s’il les emploie constamment, quoiqu’en faible proportion, car les excitants et les narcotiques produisent une action physiologique égale, qui se traduit d’abord par une trop grande activité cérébrale, et finit par obscurcir et atrophier progressivement le cerveau. Et cela indépendamment de la quantité, petite ou grande, qu’on absorbe.

En outre, si ces excitants et ces narcotiques ont la faculté d’endormir la conscience à tout