Page:Tolstoï - Plaisirs vicieux.djvu/50

Cette page a été validée par deux contributeurs.

De même, l’être pensant qui se manifeste par ce que nous appelons la conscience indique toujours où se trouvent le bien et le mal, et nous ne l’apercevons pas jusqu’au moment où nous nous écartons de la bonne direction. Mais dès que nous avons commis une action contraire à notre conscience, l’être pensant apparaît en indiquant le degré d’écart existant entre la bonne et la mauvaise voie. De même que le marin, après s’être aperçu qu’il fait fausse route, ne continue pas son chemin avant d’avoir remis son navire dans la direction indiquée par la boussole, si toutefois il ne veut pas s’égarer, volontairement, de même l’homme ayant remarqué la divergence produite entre sa conscience et son activité sensitive, ne peut continuer à agir avant d’avoir mis d’accord sa conscience et son activité, à moins cependant qu’il ne veuille délibérément rejeter le témoignage de sa conscience qui condamne ses mauvaises actions.