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les guerres les plus sanglantes et les plus terribles épidémies. Et ces hommes le savent. Ils le savent si bien, qu’on ne peut, un seul instant, ajouter foi à leurs arguments quand ils disent qu’ils ont pris cette mauvaise habitude seulement pour dissiper la tristesse et se ragaillardir, ou simplement parce que tout le monde le fait.

Il doit donc exister évidemment une autre explication de ce phénomène étrange. Nous rencontrons souvent dans la vie des parents dévoués qui, tout en étant prêts à faire tous les sacrifices pour le bien-être de leurs enfants, consacrent, pour acheter de l’eau-de-vie, du vin, de la bière, du hachich et du tabac, des sommes d’argent qui seraient absolument suffisantes, sinon pour nourrir leurs malheureux enfants affamés, du moins pour les garantir contre les nécessités les plus immédiates.

Il est donc bien évident que si l’homme,