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tabac ; sa femelle, sauf quelques pêcheuses de moules ou de crevettes, avait échappé au fléau. Dispensatrice d’un autre genre d’ivresse qu’elle ne partageait que bien rarement, elle voyait avec dépit l’homme goûter tout seul la jouissance du vin, du tabac et de l’amour, et souvent cette dernière à son détriment à elle. Ce n’était pas juste. La nature impartiale a fini tardivement par réparer cette injustice, et elle a fait pour le sexe faible ce qu’elle avait fait pour le sexe fort. Elle a livré à la science le secret de la morphine, l’absinthe des femmes. Celles-ci vont enfin avoir devant leurs juges, pour tous les délits qu’elles commettront, la même excuse que les hommes. Désormais il n’y aura pas plus de responsabilités pour elles que pour eux. Eh bien ! voilà le Paradis retrouvé, avec droit cette fois à tous les fruits. C’était le serpent qui avait raison.

Que ceux qui n’ont rien à démêler avec les