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absolu, car l’âme se débat toujours un peu dans les bas fonds où il la refoule ; mais c’est l’engourdissement de la pensée, l’obscuration de la conscience, la léthargie mentale devant laquelle les réalités continuent à se mouvoir sans la faire cesser. « Les animaux sont bien heureux ; ils ne pensent pas à tout ça. » Voilà le fond de son raisonnement et la conclusion de sa philosophie.

Il s’agit d’arriver au bonheur relatif et suffisant des animaux en éludant toute explication avec ce grand problème de la destinée dont la nature a fait le privilège néfaste de la créature pensante.

Si vous regardez bien attentivement, vous verrez qu’il y a du suicide dans ce parti pris de la dernière phase, suicide lent, irrésistible, anonyme.

Par une contradiction purement apparente, voilà ce même homme qui s’alarmait d’avoir si peu de temps à vivre encore, qui se