Page:Tolstoï - Plaisirs vicieux.djvu/34

Cette page a été validée par deux contributeurs.

dans l’étude, le recueillement et la méditation ; ils n’interrogeaient que leur conscience, ils ne voulaient que le bien ; ils ne buvaient pas, ils ne fumaient pas : qu’est-ce que nous y avons gagné ? Voyez quels dissentiments ils ont produits entre les hommes, de quelles révolutions, de quelles iniquités ils ont été cause, quels flots de sang ils ont fait couler. Exploité par la nature, trahi par ses sens, égaré par ses rêves, trompé par les religions, dérouté par les philosophies, berné par les politiques, ne sachant plus que croire, ne trouvant plus à qui se lier, l’homme, harcelé par tous les problèmes moraux et sociaux qui se dressent devant lui, n’a plus qu’une idée : leur échapper et s’étourdir. D’autant plus que, tout à coup, à un certain moment, quand il a bien cédé à tous ses besoins, à toutes ses illusions, à toutes ses passions, il découvre ce dont rien ne l’avait averti jusque-là, qu’il