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surtout d’essence nirvânique. Que l’abus de cette jouissance émousse à la longue la volonté et même l’activité, cela va de soi ; et ici je rentre d’accord avec Tolstoï en jugeant cet abus déplorable pour la vitalité de l’individu et de la race. Mais j’estime que l’individu et la race, s’ils sont forts, peuvent sans inconvénient se permettre ces fugitives escapades dans l’anéantissement du moi, et même, loin de s’y affaiblir, y puiser une sorte de fortifiant, comme dans un sommeil d’oubli momentané, d’où l’on se réveille avec un goût plus vif et un désir plus aigu d’énergie consciente et volontaire.

Jean Richepin.