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Je ne suis pas aussi convaincu qu’il puisse aller jusqu’à l’oblitération de la conscience, dont le témoignage est trop éclatant pour subir aussi aisément une éclipse aussi fatale. Je dis la conscience, remarquez-le ; je ne dis pas la volonté. La conscience est une juridiction divine ; la volonté est une énergie humaine. Celle-ci peut être débilitée par les abus qui attaquent ses organes ; celle-là, au contraire, me semble au-dessus de toutes les atteintes, parce qu’elle créée la responsabilité, en dehors de laquelle l’homme cesse d’être justiciable.

J’ai beaucoup fumé ; je ne me rappelle pas que cela ait jamais modifié le jugement de ma conscience sur la moralité de mes actes.

Ch. Gounod.