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qui ne lui avaient jamais rien fait, on l’a pris et sacré solennellement avec les saintes huiles, car c’était évidemment un homme de Dieu.

En Russie, ce fut l’assassinat des maris et la prostitution personnifiée qui furent d’essence divine[1] ; en France, ce fut Napoléon. Quant au clergé, non seulement il émanait de Dieu, il était d’origine divine, et même il était presque Dieu puisque le Saint-Esprit avait élu domicile dans son sein. D’ailleurs, le Saint-Esprit est aussi présent chez le pape et il éclaire les décisions de notre très saint synode et de ses fonctionnaires.

Toutes les fois que l’oint du Seigneur de l’époque, c’est-à-dire le chef de ces brigands, concevait le désir de frapper son propre peuple ou un peuple étranger, on préparait aussitôt de l’eau bénite pour lui, on en asper-

  1. L’impératrice Catherine. (Note de l’auteur.)