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Ils ont été cependant assez sagaces, pour prévoir qu’en lisant le Nouveau Testament, le peuple s’apercevrait douloureusement parfois de ce que la nouvelle croyance exigeait réellement de ceux qui l’embrassaient, savoir : une vie chrétienne et non pas seulement des temples et de fréquentes visites à ces temples. Ils ont prévu le cas et y ont pourvu en ajoutant au christianisme et en y retranchant avec tant d’ingéniosité ce qu’il fallait pour cela que le peuple a pu continuer à se dire chrétien en vivant comme un païen et sans se douter qu’il y avait contradiction entre sa profession de foi et ses actes.

D’un côté il était évident que le Christ était venu exclusivement dans le but de racheter lui et tous les hommes ; d’un autre côté, le fait que le Christ était mort donnait à Constantin le droit de vivre en harmonie avec ses goûts. Bien plus, il lui suffisait de se repentir et d’avaler un morceau de pain et un verre