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plus que celui qui commence à boire, une excitation cérébrale à cette habitude nouvelle. Il imite tout bonnement les êtres barbus qu’il voit la pipe ou le cigare à la bouche. C’est pour lui un des signes extérieurs de la virilité à laquelle il aspire ; c’est le moyen le plus facile de se faire croire qu’il est déjà un homme et d’essayer de le faire croire publiquement aux autres.

Et pour prendre cette habitude déplorable, il lui faut une lutte très longue et très douloureuse avec tout son organisme. Il passe par les nausées, les maux de tête, les vertiges, les vomissements, mais il veut devenir un homme, et qui ne sait que la volonté est la plus belle faculté de cet homme qu’il veut devenir ? Autrement dit, il est une simple brute, comme nous le sommes tous plus ou moins à cet âge, quand nous ne sommes pas l’objet d’une surveillance affectueuse et intelligente, à laquelle,