Page:Tolstoï - Plaisirs vicieux.djvu/142

Cette page a été validée par deux contributeurs.

en est ainsi par exemple chez les Juifs et les Mahométans.

Il ne peut y avoir d’institution chrétienne du mariage, pas plus qu’il ne saurait y avoir de liturgie chrétienne (Math., vi, 5, 12 ; Jean, iv, 21), de prédicateurs chrétiens, de pères de l’Église (Math., xiii, 8, 10), d’armée chrétienne, de tribunaux chrétiens, d’États chrétiens. Telle est la doctrine qui fut admise et enseignée par les véritables chrétiens des premiers siècles.

L’idéal chrétien n’est pas le mariage mais l’amour de Dieu et du prochain. Pour le véritable chrétien, par conséquent, non seulement les relations sexuelles dans le mariage ne constituent pas un état licite, heureux et régulier, ainsi que la société et l’Église le soutiennent, mais constituent toujours au contraire une chute, une faiblesse, un péché. Il ne peut exister de mariage chrétien. Le Christ ne s’est pas marié. Il n’a pas établi