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de travail n’auront pas changé, il ne peut pas le conquérir sans grand’peine. Mais quand il s’agit de choses inutiles et superflues, on ne peut faire autrement, si on a pitié du prochain qui produit ces objets, que de s’en déshabituer.

Mais les hommes de notre temps ne pensent pas ainsi ; ils trouvent toute sorte d’arguments, sauf celui qui se présente tout naturellement à tout homme simple. D’après eux, il est absolument inutile de se refuser le luxe ; on peut très bien compatir à l’état des ouvriers, prononcer des discours, écrire des ouvrages en leur faveur, et en même temps continuer à profiter du travail que nous considérons comme nuisible pour eux.

Il y a des gens qui disent qu’on peut se servir du travail meurtrier des ouvriers, parce que, s’ils n’en profitent pas, d’autres en profiteront. Cela rappelle cet argument qu’il faut boire le vin même nuisible, justement parce