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teuils, à la lumière vive ou atténuée de la bougie, du gaz ou de l’électricité ; encore le thé, encore le manger, le souper, et de nouveau le lit, préparé, bassiné, avec du linge propre, le vase de nuit nettoyé. Telle est la journée de l’homme d’une vie rangée, dont on dit, s’il est d’un caractère doux : il n’a pas des habitudes désagréables ; c’est un homme qui est de bonnes mœurs.

Mais la vie morale est celle de l’homme qui fait du bien à son prochain ; et comment un homme habitué à une pareille existence peut-il faire du bien ? Avant de faire le bien, il doit cesser de faire le mal, et cependant comptez tout le mal qu’il fait aux hommes, parfois sans s’en apercevoir, et vous verrez qu’il est encore loin de toucher au but.

Il serait plus sain pour lui, physiquement et moralement, d’être couché par terre sur un manteau, à l’exemple de Marc-Aurèle. Que de travail et de peine il éviterait ainsi à tous ceux