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régulière ; de l’autre, il ressent l’impuissance de sa chair émasculée, affaiblie et gâtée par le luxe et l’oisiveté.

C’est une lutte sans espoir, une chute continuelle, chaque jour plus profonde, puis l’ivrognerie comme moyen d’oubli ; puis enfin le crime, et la folie ou le suicide pour finir. En vérité, l’éducation de quelques enfants, à notre époque, est faite pour nous terrifier. Seuls, les plus impitoyables ennemis de ces enfants pourraient prendre autant de peine pour leur inculquer l’imbécillité et les vices ; qu’ils doivent à leurs parents et plus spécialement à leurs mères ; et notre horreur s’accroît quand nous contemplons les résultats de cette éducation et les ravages qu’elle produit dans l’âme d’enfants, si soigneusement ruinée par leurs parents. On leur donne des habitudes efféminées ; on ne leur apprend pas à maitriser leurs penchants. Il arrive alors que l’homme, loin d’être entraîné au travail,