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Au point de vue moral, ce personnage est certainement peu sympathique, et cependant il faut le présenter de telle façon qu’il le soit. C’est ce que les romanciers cherchent à faire, et c’est ce que j’ai cherché également. Pourquoi se donner autant de peine ? Les lecteurs habituels de ces romans ne sont-ils pas, au point de vue moral, à un niveau à peu près égal à celui du héros qu’on leur dépeint ? N’ont-ils pas, eux aussi, les mêmes penchants et les mêmes habitudes ? Pourquoi alors prendre tant de soucis pour leur rendre sympathiques des types tels que les Child-Harold, les Oneguine, les de Camors, qu’ils sont tout disposés à considérer comme de braves gens ?