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rien autre que des parasites qui dévorent, par leur luxe, le travail de milliers d’hommes, alors qu’eux-mêmes ne sont utiles à rien ni à personne.

Quant aux héroïnes, ce ne sont que des courtisanes qui procurent plus ou moins de plaisirs aux hommes et qui gaspillent le travail des autres au profit de leur luxe.

Je me souviens que, lorsque j’écrivais des romans, une difficulté inexplicable se présentait à moi ; j’ai lutté contre elle, de même que luttent encore contre elle, aujourd’hui, les romanciers qui ont conscience de ce qu’est la beauté morale réelle ; cette difficulté était de peindre le type de l’homme du grand monde idéalement beau et bon, et en même temps conforme à la réalité.

La description de l’homme et de la femme du grand monde ne sera vraie qu’autant que le personnage sera présenté dans son milieu habituel, c’est-à-dire dans le luxe et l’oisiveté.