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Les hommes qui se sont sérieusement convertis au christianisme et qui ont cherché à mener une vie morale chrétienne n’en ont pas moins commencé par adopter le premier principe de la doctrine païenne en s’abstenant du superflu.

Qu’on n’aille pas croire que le christianisme ne faisait, dans ce cas, que s’approprier ce que le paganisme avait érigé avant lui. Qu’on ne me fasse pas ce reproche que j’abaisse le christianisme en ravalant sa haute doctrine jusqu’au bas niveau païen. Cela serait injuste ; je reconnais la doctrine chrétienne comme la plus haute qui soit et je ne la compare en rien au paganisme.

C’est justement parce que la doctrine chrétienne est supérieure à celle des païens qu’elle l’a supplantée ; mais il n’en faut pas moins reconnaître que l’une et l’autre acheminent l’homme vers la vérité et le bien, et, comme ces deux choses sont immuables, au fond la