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II


Cela est arrivé, à mon avis, de la façon suivante.

Le christianisme, en remplaçant le paganisme, a posé en principe une morale plus exigeante ; mais cette morale, comme celle du paganisme, ne pouvait être atteinte qu’après avoir suivi tous les degrés de l’échelle des vertus.

D’après Platon, l’abstinence était la première qualité qu’il importait d’acquérir. Venaient ensuite : le courage, la sagesse et enfin la justice qui, d’après sa doctrine, était la vertu la plus haute qu’un homme pût posséder. La doctrine du Christ enseignait une autre progression : le sacrifice, la fidélité à la volonté divine et au-dessus de tout : l’amour.