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Le luxe est un progrès, le luxe est un bienfait. Il ne devient mauvais que s’il est ridiculement exagéré, et s’il échoit à des gens qui ne le méritent pas, n’ayant pas travaillé par eux-mêmes à le conquérir.

Tolstoï, quelque part, semble trouver mauvais qu’on porte un lorgnon. Mais, si la vue est défectueuse, n’est-ce pas un progrès que de savoir corriger par des verres les défauts de la vision ? Les opticiens qui construisent les lunettes sont des ouvriers de luxe, puisque aussi bien il est possible de vivre sans lunettes, même quand on est très myope ou très presbyte. Mais, quoiqu’un myope puisse vivre sans lunettes, il vaut mieux, pour lui et pour les autres, avoir de bonnes lunettes. Cela ne fait de mal à personne ; et le vrai progrès me semble consister à pouvoir fabriquer — comme cela se fait aujourd’hui — des lunettes à bon marché, de manière que chaque personne, dont la vue est mauvaise,