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le luxe de chacun. Par exemple c’est un luxe que de pouvoir boire de l’eau bien pure, bien limpide, bien privée de germes nocifs. Par des moyens divers, je suis arrivé à ne boire chez moi que cette eau saine, irréprochable. Pourquoi voudrait-on me faire boire de l’eau croupie, sous prétexte que de pauvres diables boivent de l’eau infecte ? Ce n’est pas la conclusion à laquelle j’arrive. Je tâcherai non pas de boire de l’eau croupie, mais de faire en sorte que les pauvres diables en question puissent boire comme moi de l’eau parfaitement saine. Si j’ai du linge propre et un lit confortable, je n’irai pas mettre du linge sale et coucher sur la dure ; je m’efforcerai de donner à tous mes concitoyens du linge propre et un lit confortable.

Donc ce n’est pas la diminution du luxe qui est à désirer, mais son extension. C’est tout le contraire de ce que prétend Tolstoï.