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au PLAlSll\Sl·CRUELS ‘ des aliments faisandes et puants. Leurs voyages ne les affraiichissent pas. Ils se font . charrier dans des caisses fermées et partout où ils vont, a la campagne ou à Pétranger, ils sentent le même bois, la meme pierre sous leurs pieds; les memes draperies leur cachent la lumiere du jour ; les memes laquais, coehers ou portiers interceptent leur communication avec les champs, les plantes et les betes. Par- tout où ils vont, ils sont dépouilles de ce _ bonheur de la nature, tout comme les prison- niers. De même que ces derniers se consolent par la vue de l’herbe poussée dans la cour de leur prison, par le passage furtif d’une araignée, ou d’une petite souris, de même ces hommes se consolent par la jouissance de chétives plantes de serres, par celle d’un - petit chien, d’un perroquet, `d’un singe, élevé toutefois et nourri par des mercenaires. Une autre condition du bonheur est le travail: le travailsympathique et libre ; puis,