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vera la terre, le boulanger fera cuire le pain, le mineur extraire du sol le charbon qui chauffe les cheminées et les poêles. Mais pourquoi le laboureur, le boulanger et le mineur n’auraient-ils pas affaire à un coiffeur qui leur coupera les cheveux très longs, leur rasera la barbe inculte, leur vendra quelques savons et cosmétiques destinés à masquer l’odeur âcre du corps ? Pourquoi se priveraient-ils de ce luxe, au prix d’un épi de blé, ou d’un pain, ou d’un morceau de charbon de moins ? Pourquoi, s’ils veulent, laboureur, boulanger, mineur et coilleur, avoir du linge blanc, ne s’adresseraient-ils pas au blanchisseur ? Et, enfin, pourquoi le médecin n’emploierait-il pas le travail du laboureur, du boulanger, du mineur, du coiffeur et du blanchisseur, quitte à leur en donner l’équivalent par les soins médicaus accordés à eux et à leur famille ?

Au lieu de payer ce travail en nature, ils