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Là cuassr: un i sour passionné, la chasse était pour moi uno occupation très sérieuse; non seulement je m’exercais à otre habile tireur, mais encore j‘en étudiais la théorie. Rien nc nfabsorhait plus que la chasse, je no connaissais pas ¢l’émotions plus vives est plus délicieuses que celles que féprouvuis a chasser. Malgré tout, lo doute sur la légitimité de ce plaisir me hantait parfois. Nc voulant pas —m’on priver, je cherchais toutes sortes d’excuses: et tout dabord, cola une suffit. Mais les doutes augmontaicnt avec le temps, empoisonnant la jouissance. C’est ainsi qu'un reproche à peine percep- tible de ma conscience grandit peu a peu et finit par m’inquiéter sérieusement. Je dus regarder la vérité en face, et alors je compris la cruauté de la chasse. A présent, je ne puis plus voir dans la chasse qu’un acte non seulement inhumain, mais encore san- 4 guinaire, propre seulement aux sauvages et