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côté-là. Mais s’ils ne pouvaient pas le consoler et l’aider, qui pourrait le faire ? Il lui semblait étrange et incroyable d’être forcé de penser pour lui-même dans cette affaire. Le désordre et les ténèbres régnaient dans son cœur. Mais il n’y avait pas autre chose à faire. Il ne lui restait qu’à s’adresser à sa propre conscience, et sous la lumière forte qu’elle répandait il commençait à examiner les principaux actes de sa vie. Il découvrit que ces actes étaient mauvais, et, ce qu’il n’avait jamais soupçonné, bêtes. Qu’était-ce qui le poussait à perdre les meilleures années de sa vie si inutilement ? Les pensées qui suivirent ces réflexions n’étaient pas de nature à le consoler ; au contraire, elles le rendaient encore plus triste. Ce qui ajouta à ses souffrances plus que toute autre chose, était le sentiment d’isolement complet qui l’op-